Du couvent des Frères mineurs au Musée de la Vie wallonne : Quand les pierres nous parlent...
C'est en 1243 que les Franciscains s'installent au coeur de Liège. Lieu de prière, le couvent des Frères mineurs devient un espace privilégié de la vie publique de la Cité ardente : refuge pour les démunis, lieu de réunion de plusieurs métiers, espace de marchés, arsenal de la Ville dès 1577,…
Témoin privilégié de l'histoire politique de la ville, le couvent médiéval en subit évidemment les funestes épisodes jusqu'à sa complète reconstruction, dans le courant du 17e siècle, dans le style renaissance mosane.
Ce style combine le plus souvent la brique à la pierre taillée, employée pour les linteaux, les pieds-droits, les chaînes d'angle, les meneaux et les seuils des fenêtres.
Afin d'améliorer la cohésion de la structure architectonique, les angles des façades et les pieds-droits sont renforcés par des harpes en pierre. La toiture, quant à elle, est en ardoise à versants raides. Les seules fantaisies décoratives que s'autorisent les constructeurs au 17e siècle, sont des cartouches et mascarons sculptés en tuffeau.
A la Révolution française, les religieux sont contraints de quitter les lieux (1796) et l'ensemble est scindé en cinq lots. Il abrite alors divers magasins, remises, etc. Il est également régulièrement livré aux charretiers réquisitionnés qui y sont logés dans les pires conditions.
Une première rénovation est entreprise entre 1963 et 1971. Un deuxième chantier de rénovation, répondant aux exigences muséologiques actuelles, débute en 2004 et se termine en 2008 par l'inauguration du nouveau Musée.
Ancien jardin classique, le cloître a été aménagé dans un style contemporain devenant un lieu convivial où se déroulent de nombreux événements : concerts, théâtre de marionnettes en période estivale, théâtre de rue durant les Fêtes de Wallonie...
Une construction contemporaine à deux niveaux surplombe une des galeries voûtées du cloître. La transparence du verre accroît l'allure majestueuse du bâtiment.
La terrasse du restaurant "Le Cloître", essentiellement durant l'été, permet de profiter de cet écrin d'histoire...
Dédiée à Saint-Antoine, cette église franciscaine est achevée en 1244 et affectée depuis le Concordat (1801) au culte paroissial. Elle reste, dans son gros oeuvre de grès houiller, le témoin des débuts prometteurs de l'ordre franciscain à Liège. L'édifice ogival primaire, limitant la partie sud du couvent, est enrichi d'une façade monumentale baroque au 18e siècle. L'intérieur est décoré dans le même style d'une ornementation de stucs.
Egalement endommagée en 1945, elle est particulièrement restaurée du côté choeur, retrouvant alors le style primitif simple. Retrouvé presque intact dans les décombres, le maître-autel du 13e siècle reprend son rôle liturgique tandis que des pierres tombales de diverses époques sont encastrées dans le dallage du choeur et dans les murs des bas-côtés.
Une stabilisation du bâtiment entre 1961 et 1968, dans le but de lui éviter de verser vers la rue Hors-Château, n'empêche toutefois pas l'exercice du culte jusqu'en1977. L'église est alors désacralisée et la paroisse transférée en l'Eglise Sainte-Catherine, rue Neuvice.
La Ville de Liège qui en est propriétaire, décide de confier à la Province de Liège la gestion de la totalité de l'ancien ensemble architectural conventuel, comprenant l'église, le couvent et son musée et la maison Chamart. Le bail emphytéotique entérinant cette décision est signé en 1992. L'Eglise Saint-Antoine, rebaptisée 'Espace Saint-Antoine', abrite de nombreuses manifestations culturelles de prestige et accueille aujourd'hui des expositions temporaires.
Adossée à la colline du Péry et connue sous le nom d'un de ses anciens propriétaires, cette imposante construction se distingue du couvent proprement dit par ses façades ornées de cartouches et de blasons sculptés dans le tuffeau.
Autrefois résidence du gardien ou supérieur de la communauté franciscaine dont il abritait aussi la bibliothèque et les archives, ce bâtiment du 17e siècle subit, comme le couvent, de lourds dommages lors des bombardements à la fin de la seconde guerre mondiale.
De 1963 à 1971, un vaste chantier de restauration rend à la maison Chamart son cachet de 1620. Elle abrite aujourd'hui les services administratifs et scientifiques du Musée ainsi que le théâtre de marionnettes et le Centre de Documentation.