Musée de la Vie wallonne

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Focus

LOVE - Animal Stories (1ère partie)

4.

D'animal de compagnie à outil de travail !

Les animaux de compagnie

Selon les périodes, certaines espèces ont tour à tour été divinisées, persécutées ou ont pu être de compagnie et/ou d'usages divers et variés. L'avènement des animaux de compagnie, comme on l'entend aujourd'hui, est relativement récent dans notre histoire. Avant la fin du 19e siècle, les chiens sont traités comme des bêtes de somme, au même titre que les bœufs ou les chevaux. Les chats sont alors appréciés pour leur qualité de chasseurs de souris mais ils ne sont pas encore considérés comme des animaux de compagnie. Avec la révolution industrielle, de nombreuses personnes quittent les campagnes pour aller vivre en ville. Là, seuls les animaux pouvant s'adapter à la vie urbaine restent proches des hommes : chiens, chats, oiseaux (pigeons, canaris).

Après la Seconde Guerre mondiale, l'élevage s'industrialise. Les animaux sont dorénavant élevés de façon intensive, dans d'immenses exploitations, et abattus dans des abattoirs, loin des regards. Les hommes perdent alors le contact avec ces animaux. Le développement continu des villes éloigne aussi les hommes des espèces sauvages et le territoire de ces dernières diminue de plus en plus. C'est à partir de ce moment-là que l'on voit réellement apparaitre la catégorie des animaux de compagnie. Depuis, leur nombre ne cesse d'augmenter et nos animaux de compagnie sont aujourd'hui au centre de toutes nos attentions, considérés comme des membres à part entière de la famille. Les propriétaires dépensent des sommes considérables pour leurs compagnons à poils ou à plumes. A peu près toutes les catégories des produits de consommation ont leur équivalent « animal » : pâtées bio, jouets, vêtements, produits de beauté, niches et autres accessoires design, calendrier de l'avent… Rien n'est trop beau pour eux.

Si les plus populaires sont encore et toujours le chat et le chien, ils ne sont plus les seuls à nous tenir compagnie et d'autres espèces entrent désormais dans nos foyers : les NAC ou nouveaux animaux de compagnie (furets, lapins, reptiles, amphibiens, oiseaux exotiques, rongeurs…) sont de plus en plus fréquents.

Mais en Wallonie, un particulier ne peut pas détenir n'importe quel animal. En effet, certains animaux ne sont pas autorisés, au vu de leurs besoins trop spécifiques et/ou de leur niveau de dangerosité trop élevé. Actuellement, il n'existe qu'une seule liste, fixée par l'Arrêté du Gouvernement wallon du 24 juillet 2018, concernant les mammifères pouvant être détenus. Toute dérogation peut être sollicitée auprès de l'Unité Bien-être animal ou du Ministre compétent. Le Code stipule que chaque personne âgée de plus de 18 ans détient de plein droit et de manière immatérielle le permis de détenir un animal, gratuit et sans démarche administrative. L'objectif étant de responsabiliser les citoyens et de lutter contre la récidive. Pour détenir un animal, certaines conditions doivent être respectées : il faut nourrir l'animal, lui prodiguer les soins nécessaires ainsi que lui fournir un logement ou un abri qui soit en accord avec sa nature, ses besoins et/ou son état de santé. La température, l'espace, l'éclairage, la ventilation et autres conditions, doivent correspondre aux besoins spécifiques de l'animal. A l'extérieur, il doit disposer d'un abri afin de le protéger du vent, du soleil ou de la pluie.

La traction animale

Avant le développement des moyens de transport motorisés dans le courant du 20e siècle, certaines espèces sont utilisées dans nos régions pour la traction.

Le bœuf, aujourd'hui exploité pour sa chair, est autrefois une force de travail essentielle. En effet, avant la mécanisation des machines agricoles, le bœuf est utilisé pour la traction des appareils agricoles. Une expression, encore courante aujourd'hui, nous vient d'ailleurs de ce passé pas si lointain : « Mettre la charrue avant les bœufs ». Cette expression signifiant que l'on veut aller trop vite, que l'on fait les choses dans le désordre, remonte au 16e siècle. Elle fait référence au fait que le paysan, une fois sa journée terminée, démonte sa charrue et la place devant les bœufs, signifiant ainsi que sa journée de travail est finie. Il serait donc illogique de le faire pour débuter la journée.

A l'instar du bœuf, le cheval est également employé pour la traction. Tout comme le bœuf, il peut tirer des charges lourdes mais il a l'avantage d'être plus souple et plus nerveux. Animal précieux pour son propriétaire, il est souvent paré de bijoux, de grelots et autres amulettes sensés le protéger du mauvais sort. Une expression encore utilisée aujourd'hui fait d'ailleurs référence à l'aspect précieux du cheval : « A cheval donné, on ne regarde pas les dents ». En effet, recevoir un cheval est alors un cadeau si précieux qu'on ne se permet pas de vérifier son état de santé ! Ses fonctions sont diverses et variées : tirer la malle-poste, les bateaux de halage, les wagonnets de la mine, les machines agricoles comme la herse, le rouleau et la charrue, les diligences pour le transport de personnes, et même les premiers trams.

Domestiqué depuis la fin du paléolithique, il y a environ 14 000 ans, le chien a endossé plusieurs fonctions depuis : chien de garde, chien d'attaque, démineur, gardien de troupeau, aide aux personnes… Si aujourd'hui, il est principalement un animal de compagnie, ce n'était pas le cas autrefois. L'expression « Être malade comme un chien » illustre bien sa condition d'antan. Bête de somme, comme le cheval et le bœuf, il n'est pas particulièrement bien traité. S'il est malade, il n'est pas soigné et peut être laissé à l'agonie. Le chien de charrette est alors très répandu dans nos régions. En 1920, en Belgique, on compte pas moins de 150 000 chiens de charrette. Ainsi, il aide de nombreux petits marchands qui n'ont pas les moyens de s'offrir un cheval : la marchande de lait, le marchand de briques de sable, le marchand de pétrole… En 1975, le chien ayant pris de plus en plus d'importance d'un point de vue affectif, la traction canine est interdite dans toutes les provinces du pays. Le chien est désormais principalement un animal de compagnie aimé et choyé.

Julie Joris, animatrice – Médiation culturelle

Légendes :

1. Ecuelle double pour chat, nommée Tigrito, 2005

2. Sac en papier provenant de la maison Humblet à Liège, 1977

3. Sac de transport pour chat ou petit chien, vers 2005

4. Carte postale, Voiture à Chêvres (sic), charrette pour enfants tirée par une chèvre, Spa, juin 1911

5. Carte postale représentant une Ardennaise coiffée d'un barada, posant avec son chien attelé à une petite charrette ardennaise, Spa, 1914

6. Terre cuite La marchande de lait, représentée avec sa charrette à chien, de Jean Florkin, 1909

7. Muselière de chien en fil de fer galvanisé, 19e siècle

8. Bijou frontal pour cheval en laiton moulé et gravé, croissant surmonté d'une étoile, 19e siècle

9. Fouet pour chien en cuir tressé, corne et cuivre, 19e siècle

10. Joug double pour bœufs en bois et fer forgé, vers 1900

11. Bijoux de cheval de trait composé d'une courroie de fixation en cuir et de deux jeux de 6 grelots en laiton positionnés sur une sangle en cuir, début du 20e siècle

12. Collier de chien en laiton gravé de l'inscription "A Anno 1796", 1796

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