Château de Jehay

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Objets de vertu : l’art du raffinement au XVIIIe siècle

©Province de Liège - Château de Jehay

Petits écrins d’ingéniosité et de savoir-faire, les objets de vertu incarnent l’élégance et le raffinement des arts décoratifs du XVIIIe siècle

Boîtes précieuses, tabatières finement ouvragées, nécessaires de beauté ou étuis à sceaux : ces accessoires de luxe, prisés des élites européennes, étaient à la fois des témoins du statut social et des objets d'apparat, souvent offerts en gage d'amitié ou d'amour.

D'où vient le terme "objets de vertu" ?

L'expression "objets de vertu" trouve son origine dans le mot latin virtus, qui signifie qualité, excellence ou habileté. Au XVIIIe siècle, le terme est utilisé pour désigner de petits objets d'art réalisés avec un savoir-faire exceptionnel. Bien que l'idée de "vertu" puisse évoquer la morale, elle se réfère ici au caractère précieux et raffiné de ces pièces, qui témoignaient du goût et de la culture de leurs propriétaires.

Un artisanat d'exception

Les objets de vertu se distinguent par la richesse des matériaux utilisés : or, argent, nacre, ivoire sculpté, pierres dures ou encore émaux peints. Les orfèvres et artisans rivalisent de finesse pour créer des pièces d'une extrême délicatesse, ornées de scènes miniatures, de motifs floraux ciselés ou de bas-reliefs inspirés des arts classiques.

Des accessoires emblématiques du XVIIIe siècle

Les objets de vertu s'inscrivent dans un art du paraître, où chaque détail reflète un idéal de sophistication et de plaisir. À la cour de Versailles comme dans les salons de l'aristocratie européenne, ces accessoires accompagnaient le quotidien, glissés dans une poche, un réticule ou un secrétaire. Ils étaient aussi des supports d'expression artistique et de prouesses techniques, certaines pièces étant équipées de compartiments secrets ou de mécanismes ingénieux.

Un héritage précieux

Aujourd'hui, ces objets, témoins d'un art de vivre révolu, suscitent toujours admiration et fascination. Ils reflètent non seulement le goût du XVIIIe siècle pour le luxe discret et l'ornementation soignée, mais aussi la virtuosité des artisans qui les ont façonnés. Conservés dans des collections patrimoniales, ils nous rappellent combien le détail et la délicatesse pouvaient être érigés en véritable art.

 

Bibliographie

  • BAINBRIDGE, Henry Charles, Peter Carl Fabergé : Goldsmith and Jeweller to the Russian Imperial Court, London, 1949.
  • BÉGUIN, Sylvie, Les Tabatières du XVIIIe siècle en Europe, Paris, 2003.
  • DILLMANN, Caroline, L'Art du raffinement : objets précieux du XVIIIe siècle. Bruxelles, 2012.
  • LE CORRE, Florence, Les Objets de vertu : trésors d'ingéniosité et d'apparat du XVIIIe siècle, Paris, 2019.
  • SAVILL, Rosalind, The Wallace Collection : Catalogue of Sèvres Porcelain. London : Wallace Collection, 1988.
  • Collectif, Objets de vertu. Boîtes à tabac… Boîtes à mouches… Boîtes à musique…, catalogue d'exposition, Musée provincial des Arts anciens du Namurois, 2011.


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