L'Entre-deux-guerres
Dans la foulée de la crise économique de 1929, la mosaïque géopolitique du monde évolue. L'impérialisme militaire engendre l'expansion japonaise sur le continent asiatique aux dépens de la Corée et l'attaque, sans déclaration de guerre, de la Chine le 26 juillet 1937.
En Europe, des pays deviennent autoritaires, comme le Portugal de Salazar ou la Roumanie d'Antonescu. Ce nationalisme autoritaire se développe aussi dans des mouvements agissant dans des pays démocratiques (les ligues en France ou les oustachis croates de Pavelic, nés de la Grande Guerre).
En Russie, après la mort de Lénine et la nouvelle politique économique, Joseph Staline oriente le pays vers une autarcie économique fondée sur une industrialisation accélérée et une collectivisation agraire, qui engendre une terrible famine et des millions de morts en 1932-33. Le stalinisme affirme son orientation totalitaire.
En 1933, Hitler entraîne l'Allemagne sur le chemin du nazisme. Il demande la révision du Traité de Versailles, refuse de se soumettre à l'arbitrage de la Société des Nations et quitte cette organisation. En 1936, il remilitarise la Rhénanie, révèle sa puissance militaire lors des jeux olympiques de Berlin et signe une alliance militaire avec l'Italie (Axe Rome-Berlin), qui deviendra trois ans plus tard le Pacte d'acier.
De juillet 1936 à mars 1939, la guerre civile d'Espagne constitue un prélude à la Seconde Guerre mondiale en Europe et révèle un nouveau clivage idéologique, fascisme et non-fascisme.
En Espagne, aidé par Mussolini, le général Franco étend sa dictature sur le pays. C'est un terrain d'expérimentation pour Hitler qui envoie, pour apporter son soutien aux nationalistes, la légion Condor. Pour la première fois, les blindés sont associés à l'aviation d'assaut. Dans Guernica, Pablo Picasso dépeint l'atrocité du massacre.
En mars 1938, les troupes allemandes entrent en Autriche, c'est l'Anschluss (l'annexion). Devant l'absence de réaction des démocraties, Hitler réclame les Sudètes, région tchécoslovaque peuplée majoritairement de germanophones. La France et le Royaume-Uni refusent puis renoncent et signent à Munich, en septembre 1938, un accord autorisant l'Allemagne à s'approprier cette région.
Le démembrement de la Tchécoslovaquie est amorcé et se poursuit en mars 1939 avec l'invasion du pays par l'armée allemande et la naissance de la République slovaque, sous tutelle nazie.
Alors que la France et le Royaume-Uni mènent une politique d'apaisement qui est vécue comme une victoire du pacifisme, par la grande majorité des Français et des Britanniques, l'URSS, écartée des accords de Munich, se rapproche de l'Allemagne hitlérienne et nazie et signe le pacte germano-soviétique de non-agression le 23 août 1939. Le préambule précise que guidés par le désir de consolider la paix entre l'Allemagne et l'Union soviétique, les deux pays s'engagent à s'abstenir de tout acte de violence, de toute action agressive, et de toute agression et ce aussi bien isolément qu'en liaison avec d'autres puissances.
Dans ce pacte, un protocole d'accord secret prévoit le démantèlement et le partage de la Pologne. Lorsque Hitler réclame un passage à travers le corridor polonais et le rattachement de Dantzig, Français et Britanniques protestent avec fermeté,
et, quand les troupes allemandes, sans déclaration de guerre, pénètrent en Pologne le 1er septembre, ceux-ci déclarent la guerre à l'Allemagne.
La Seconde Guerre mondiale est commencée…
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