La montée du racisme et des extrémismes, l’exemple allemand
La montée du racisme et des extrémismes, l'exemple allemand
Durant l'Entre-deux-guerres, la grave crise financière de 1923 en Allemagne s'est accompagnée de nombreux troubles. Parmi ceux-ci, un putsch manqué à Munich, le 9 novembre. Ce putsch ne passe pas totalement inaperçu car l'un des meneurs arrêtés n'est autre que le général Ludendorff, chef des opérations de l'armée allemande pendant la Grande Guerre. L'autre meneur arrêté est un inconnu, un certain Adolf Hitler, chef d'un parti ou plutôt d'un groupuscule, le parti national-socialiste allemand des travailleurs.
En prison où il est pour cinq ans, mais dont il sortira au bout d'un peu plus d'un an, il rédige Mein Kampf (Mon combat), qui sera publié en 1925. Quel est donc son combat ? C'est avant tout une doctrine pseudo-scientifique du racisme. Les hommes sont fondamentalement inégaux, les races aussi. La race supérieure élue, celle des Aryens, dont le pays d'élection est l'Allemagne, doit se débarrasser des facteurs de corruption et notamment des Juifs. Ils doivent être mis hors de la nation allemande comme individus mais aussi les idées qu'ils sont censés incarner.
Le retour de l'Allemagne de la République de Weimar à la stabilité et à la prospérité (de 1924 à 1929), ne favorise guère les progrès du parti nazi puisque celui-ci ne compte encore que 120 000 membres en 1929. Mais la crise économique mondiale de 1929 frappe l'Allemagne plus durement que les autres pays : 3 millions de chômeurs en 1930 ; 6 millions en 1933. La crise met fin d'ailleurs au paiement des réparations de guerre avec la conférence de Lausanne en juin-juillet 1932 et sur 132 milliards de marks-or, l'Allemagne n'en aura payé que 23. Une telle misère ne peut que favoriser les partis extrémistes.
Aux élections de 1930, le parti nazi voit le nombre de ses députés bondir de 14 élus à 107. Aux élections de juillet 1932, les nazis raflent 230 sièges sur 607. On ne peut gouverner ni avec eux ni sans eux. Après avoir nommé un gouvernement dans lequel ses alliés ont leur place, Hitler prépare les élections de mars 1933. Les violences redoublent contre les militants de gauche, l'administration est épurée, 150 journaux interdits de paraître. L'incendie du Reichstag (parlement), imputé aux communistes, fournit un prétexte pour ordonner, le 27 février 1933, la dissolution du parti communiste et suspendre “provisoirement” un certain nombre de droits fondamentaux. La censure est autorisée et les perquisitions autorisées. Le parti nazi est épuré au cours de la nuit des longs couteaux, le 30 juin 1934, au cours de laquelle les chefs des SA (Sections d'Assaut) sont assassinés par une nouvelle garde plus obéissante, la SS (SchutzStaffe : l'échelon de protection). A la mort du président de la république Hindenburg, Hitler cumule les fonctions de chancelier et de chef de l'état, qu'un plébiscite ratifie avec 90 % de oui. Quatre ans plus tard, il devient le commandant suprême de l'Armée, après avoir relancé l'industrie de guerre, rétabli le service militaire et la remilitarisation de la Rhénanie. Hitler réussit à établir une dictature totale.
Partout un climat de terreur s'installe comme moyen de gouvernement. Les communistes, les socialistes, les homosexuels, les francs-maçons, les témoins de Jéhovah, les opposants sont mis hors la loi et internés dans les premiers camps de concentration, comme à Dachau, où le système s'institutionnalise. Tout suspect est désormais passible de détention de sécurité. A partir de Dachau, d'autres camps sont ouverts selon le principe du double essaimage ; essaimage du personnel de garde, essaimage des détenus. Jusqu'en 1939, les camps sont destinés aux seuls Allemands, puis, avec la guerre en Europe, leurs effectifs se gonflent de déportés de
toutes catégories (résistants, droits communs, otages…)
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