Du Rhin à la libération des camps
Le 7 mars 1945, la 1re armée américaine franchit le Rhin, près de Remagen. La ruée au cœur de l'Allemagne peut commencer. C'est la marche sur Berlin, même si le nouveau Président des états-Unis, Harry Truman, et D. W. Eisenhower les arrêtent le 22 avril sur l'Elbe pour respecter les zones d'occupation fixées avec les Soviétiques (cf. ci-après). En même temps, les Allemands capitulent en Italie du Nord (où Mussolini est capturé et exécuté par les partisans italiens). à l'Est, les armées soviétiques continuent leur marche en avant. La Pologne est occupée, la Yougoslavie se libère seule, la Grèce est évacuée par les Allemands et occupée par les Britanniques, inquiets du raz de marée soviétique. Les armées de Joukov et de Koniev foncent sur la ligne de l'Oder que les divisions allemandes ne peuvent tenir. Le siège de Berlin commence le 25 avril. Dans son bunker, Hitler se suicide le 30 avril.
Entretemps, le 11 février, Churchill, Roosevelt et Staline avaient siégé côté à côte lors de la conférence de Yalta (en Crimée). Du 4 au 11 février 1945, alors que la défaite de l'Allemagne ne faisait plus de doute, les Alliés décidaient que l'Allemagne serait entièrement occupée et divisée en quatre zones, qu'elle serait soumise à de lourdes pénalités économiques et qu'elle serait dénazifiée, ses principaux chefs et responsables devant être jugés comme criminels de guerre. Là-bas, un nouveau partage du monde a commencé à s'opérer.
Le 25 avril 1945, à 16 heures, la 58e division de la Garde ukrainienne et la 69e division de la 1re armée américaine opèrent leur jonction historique à Torgau, à cinquante kilomètres au nord de Leipzig. Ce jour-là, et seulement ce jour-là, Soviétiques et Américains dansent ensemble… L'heure est à la formidable joie d'avoir vaincu l'ennemi nazi.
Le bilan est lourd. Des villes allemandes sont écrasées et décimées sous les bombes, des millions de civils essaient d'échapper à l'enfer… Le 2 mai, les soldats soviétiques hissent le drapeau rouge sur le Reichstag. Les 6 et 7 mai, à Reims et à Berlin, l'Allemagne signe sa capitulation sans condition.
Alors que partout la joie explose, partout s'improvisent danses et sarabandes, les Alliés découvrent l'horreur des camps de la mort. C'est l'effroi face aux terribles et inimaginables images de ces squelettes vivants qui n'ont plus la force de sourire et dont la vie s'est réfugiée dans des regards accusateurs. C'est le choc éprouvé face aux effroyables entassements de cadavres…
Cependant, la libération des camps ne signifie pas l'évacuation immédiate des survivants. Par crainte de la propagation du typhus, certains camps sont bouclés. En outre, les Alliés font face à des difficultés d'organisation et des secours et agissent dans la plus grande improvisation, tandis qu'émerge la volonté de dévoiler l'horreur concentrationnaire. Des visites de camps sont organisées pour les soldats et imposées aux habitants des villes voisines. De nombreux journalistes se rendent à Buchenwald, Bergen-Belsen, Mauthausen ou Dachau. La mémoire des témoignages est en route… Découvrons-les !
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