La Guerre
Alors que la Pologne est taillée en pièces par ses puissants voisins (200 000 morts, 450 000 prisonniers) et capitule le 28 septembre 1939, l'Europe du Nord est l'objet de convoitises soviétiques et allemandes : la Finlande est envahie le 30 novembre par l'Armée rouge, tandis que le Danemark et la Norvège le sont par les troupes allemandes en avril 1940.
C'est le début de la drôle de guerre, que les Allemands ont appelée der Stitzkrieg, la guerre assise. Français et Anglais veulent gagner du temps, estimant qu'il faut rattraper leur retard. L'Angleterre n'envoie d'ailleurs ses divisions sur le contient qu'avec beaucoup de parcimonie. Chacun compte sur le blocus, pourtant inefficace du fait des livraisons soviétiques, et sur l'intervention des états-Unis qui n'arrive pas… Il n'est pas question d'attaquer la ligne Siegfried, réplique allemande de la ligne Maginot, ni d'aller bombarder l'Allemagne.
Le 10 mai 1940, la Wehrmacht engage l'offensive sur le front occidental en envahissant les Pays-Bas, la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg avec 145 divisions dont 10 blindées, les célèbres Panzerdivisionen et avec 5 000 avions. C'est la tactique de la Blitzkrieg, la guerre éclair. Les Franco-Anglais alignent 127 divisions avec une aviation très inférieure. Ils avancent aussitôt en Belgique, leur aile gauche, mais c'est dans les Ardennes que se produit l'offensive principale allemande, là où le commandement allié l'attendait le moins. La surprise est totale. La ligne Maginot n'a servi à rien et c'est à Sedan, là où elle s'arrête, que les Allemands franchissent la Meuse.
En Belgique, de l'agression à la capitulation, c'est la campagne des 18 jours. Le 28 mai, l'armée belge capitule, et, du 26 mai au 4 juin, 350 000 soldats anglais et français sont évacués sous les bombardements de Dunkerque. Le front cède aussi sur la Somme et l'Aisne, la Seine est franchie le
7 juin ; les Allemands entrent à Paris le 14 juin. Léopold III, Roi des Belges, est fait prisonnier tandis que le Gouvernement part en exil à Londres pour commander l'effort de guerre durant tout le conflit.
L'Italie entre en guerre le 10 juin, tandis que l'offensive allemande se poursuit vers l'ouest et le sud, poussant devant elle des millions de réfugiés, qui fuient sur les routes de l'exode.
Le gouvernement français, paralysé, demande l'armistice, qui est signé à Rethondes le 22 juin. L'Angleterre, farouchement déterminée à se battre, s'apprête à affronter désormais seule les puissances de l'Axe.
Winston Churchill, récemment appelé à la tête du gouvernement britannique, n'a rien d'autre à offrir que du sang, du travail, des larmes et de la sueur et appelle à faire la guerre contre une tyrannie monstrueuse, telle qu'il n'y en a jamais eu de semblable dans la sombre et lamentable nomenclature des crimes de l'Homme.
De son côté, Hitler a préparé une guerre européenne, pas une guerre mondiale. Or, une résistance prolongée de l'Angleterre ruinerait le pari d'une guerre rapidement gagnée à l'Ouest, avant toute intervention des états-Unis, encore repliés dans leur isolationnisme.
La bataille d'Angleterre est déclenchée et se déroule dans les airs au cours de l'été 40. La Royal Air Force anglaise doit se battre à un avion contre trois. Mais l'excellence des pilotes et des avions de chasse, l'usage encore inconnu des Allemands des radars côtiers et le choix allemand d'écraser Londres et d'autres villes, comme Coventry, au lieu de bombarder aérodromes et usines d'aviation, font pencher la balance. à l'automne, à l'issue de cette gigantesque bataille aérienne, les pertes humaines et les dégâts sont considérables mais Churchill a gagné sa partie d'échecs, d'autant plus que le président américain Roosevelt décide d'aider matériellement l'Angleterre, entamant ainsi le début d'une guerre non déclarée…
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Après les succès des conquêtes allemandes en Europe occidentale, Mussolini porte les combats dans les Balkans, où après avoir annexé l'Albanie (avril 1939), il attaque la Grèce fin octobre 1940. Les Allemands assurent également leurs positions en ralliant aux puissances de l'Axe la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, fin novembre 1940, puis la Bulgarie le 1er mars 1941.
Le contrôle de la Méditerranée et des zones pétrolifères du Moyen-Orient deviennent un enjeu pour les Alliés comme pour l'Axe. Italiens et Britanniques s'affrontent en égypte dès septembre 1940, tandis que l'Afrikakorps allemand, commandé par Erwin Rommel, débarque en Lybie et refoule les Britanniques en avril 1941. Ceux-ci deviennent maîtres de l'Irak, de la Syrie et du Liban à l'été 1941 et sont assurés de la neutralité de la Turquie.
Le 22 juin, Hitler rompt l'accord passé avec l'URSS et l'attaque sur un front de 1 500 kilomètres. Les enjeux de cette poussée vers l'est sont multiples : luttes d'influence en Europe orientale, sauvegarde antibolchevique de l'Occident, poursuite de l'élargissement de l'espace vital. Le plan allemand prévoit l'exploitation sans vergogne des territoires et des populations conquis. La guerre éclair allemande fait reculer les Soviétiques qui concentrent leur défense sur Leningrad et Moscou, mais l'hiver précoce et l'âpreté de la résistance des partisans obligent, dès décembre, l'Allemagne à entamer une longue guerre d'usure.
En dépit de son caractère de guerre totale à l'Est et de ses implications idéologiques qui débordent largement le cadre européen, le conflit est resté sur le vieux continent.
En avril 1941, l'empire nippon signe pourtant un pacte de neutralité avec l'URSS et, fort de de ses succès en Chine, rêve de supplanter les dominateurs blancs en Asie. Il se heurte aux états-Unis, neutres, mais bien décidés à empêcher l'expansion japonaise. L'arrivée au pouvoir du très militariste Tojo fait prendre un tournant décisif au conflit. Le 7 décembre 1941, la flotte américaine du Pacifique est défaite à Pearl Harbour et précipite l'entrée en guerre américaine. Au nom d'un pacte tripartite, l'Allemagne et l'Italie déclarent la guerre aux états-Unis.
Désormais, pour la première fois dans l'histoire du monde, le théâtre des opérations est celui de la planète tout entière…
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