Petite chronique sur la faïencerie dans le Hainaut…
La première faïencerie de Nimy, la « Fabrique Impériale et Roïale »s'ouvre en 1789 sur les rives dela Haine, qui offre sa force motrice aux moulins pour le broyage des matières premières.
La production des débuts est sommaire, elle copie la vaisselle des faïenceries Boch. Mais bientôt la qualité s'améliore ; la manufacture se lance alors dans la production de pièces décoratives et de carreaux de cheminées. Jusqu'en 1830 l'affaire prospère, mais aprèsla Révolution belge, la crise commerciale et la concurrence étrangère (surtout anglaise) mettent de plus en plus son existence en péril.
En 1851, la manufacture est vendue à Jean-Pierre Mouzin et au maître potier Théophile Lecat qui créent, avec quelques actionnaires, la société « Mouzin-Lecat & Cie ». Les nouveaux directeurs, en industriels pragmatiques et novateurs, agrandissent les ateliers et les dotent de machines performantes. Ils donnent priorité à la fabrication de vaisselle, conservant les pièces artistiques comme modèles d'expositions.
Le succès va grandissant ; la faïencerie profite de la prospérité industrielle due aux nouveaux moyens de communication (chemin de fer, routes, canaux). Durant cette période florissante, Mouzin-Lecat & Cie fabrique des faïences décorées de motifs variés : sujets égyptiens, chinois, militaires, pittoresques, et bien sûr religieux comme en témoigne cette chocolatière. L'impression du décor sur le fond est obtenue au départ d'une plaque de cuivre gravée puis encrée. On y pose une feuille de papier de riz très fine, qui boit l'encre, puis on la reporte sur la faïence avant re-cuisson. La pâte absorbe la couleur, ensuite la chaleur du four la fixe. Le décor obtenu est ainsi indélébile, contrairement aux décors « décalcomaniés ».
M.-C.T. - Conservatrice, Retraitée